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Dans un univers de placement pléthorique, il est toujours complexe de savoir quel typologie de produits financiers à privilégier pour investir. Cela pourrait ressembler à la question : “fromage ou dessert”, les deux étant très différents. Mais s’il ne devait en y avoir qu’un alors lequel choisir ? C’est pour répondre à cette question que nous allons étudier, entre le Plan d’Epargne en Actions (PEA) ou compte titres, quel placement doit-on privilégier critère de choix par critère de choix. Car investir en bourse nécessite de prendre son temps pour prendre les bonnes orientations.
En terme de supports d’investissement disponibles
Les comptes titres prennent un net avantage sur ce point. La palette de supports possibles sur un compte titre est impressionnante. On peut loger à peu près tout et n’importe quoi sur ce type de produit : actions, obligations, OPCVM, warrants, produits dérivés, FCP, SICAV, SCPI, OPCI, FIP, FCPI, FCPR… Et surtout, on peut retrouver des supports provenant de n’importe quelle place boursière ! Finalement, les seules contraintes que vous pourriez trouver seraient imposées par le dépositaire. Par conséquent, il peut s’adapter à n’importe quel profil d’investisseurs.
Côté PEA, on retrouve des conditions d’éligibilité strictes très orientés placements boursiers. Un PEA peut contenir des actions ou des OPCVM, trackers devant détenir au minimum 75% d’actions. Mais attention, pas n’importe qu’elles actions. Il doit s’agir de sociétés, soumises à l’impôts sur les sociétés, françaises ou par extension ayant leur siège social dans un pays de l’Union Européenne ainsi que la Norvège ou l’Islande.
Du point de vue supports disponibles, avantage compte titres.
D’un point de vue fiscal
Pour rentrer dans le vif du sujet, commençons par aborder l’aspect fiscal avec un focus sur l’impôt sur le revenu.
Sur ce point, le PEA semble prend un net avantage sur le compte tire ordinaire. Avec une exonération totale d’imposition sur les gains au delà de 5 ans et une neutralité fiscale en cas d’achat/vente et distribution de dividendes, les investisseurs auront seulement à s’acquitter des prélèvements sociaux au moment de la réalisation du gain.
Côté compte titres, tout gain est imposable, quelque soit sa nature (plus values, dividende, distribution de coupon..). Un compteur de cession est calculé chaque année pour déterminer le gain réalisé par l’investisseur. Il est incrémenté lors de chaque cession de titres effectuée dans l’année par les plus ou moins values effectivement réalisées.
Si ce solde est positif, et que le compte titre soit en plus ou moins values, l’investisseur est redevable de l’impôts sur le revenu. Le taux d’imposition est de 12,8% avec possibilité d’opter pour le barème progressif sur option pour celles et ceux qui souhaite notamment toujours profiter de l’abattement sur les dividendes.
Depuis le retour d’un prélèvement forfaitaire d’imposition sur les revenus mobiliers, il est de nouveau possible d’optimiser la fiscalité de vos plus values qui n’a jamais été aussi faible depuis de nombreuses années. Mais attention tout de même car cette option concerne tous les revenus de capitaux mobiliers de l’année !
En cas de solde négatif ou déficit, il est possible de reporter ce déficit sur les gains de valeurs mobilières des années futures avec un maximum de 10 ans.
En terme de fiscalité, avantage PEA.
Compte titres ou PEA, d’un point de vue de la gestion
Les compte titres comme son nom le sous entend est un produit bancaire.
A ce titre, il est extrêmement souple en terme de gestion aussi bien en terme d’entrée et sortie sur le compte qui s’effectuent sous la forme de virement, que en terme d’achat et de vente ou tout peut se passer par Internet, fax, courrier ou téléphone. Il n’existe aucune limitation en terme de montant de souscription (absence de plancher et de maximum d’investissement).
Comme tout compte bancaire, on peut ouvrir un compte titre de manière individuelle, en compte joint, en indivision.
Contrairement au PEA qui suit des règles beaucoup plus stricte :
- Tout d’abord, il existe un maximum de versements de 150 000 euros par contribuable.
- Le compte est obligatoirement nominatif.
- Les sorties sont elles aussi règlementées. Pour conserver l’avantage fiscal, il ne faut opérer à aucun retrait avant la 5ème année. Par ailleurs, si un retrait venait à être effectué entre la 5ème et la 8ème année, le plan est entièrement cassé avec une remise à zéro des plus values sur titre. On se retrouve par conséquent par la suite avec un compte titre ordinaire. Au delà de la 8ème année les retraits sont possibles à tout moment sans casser le plan.
Pour le coup, le PEA peut revêtir deux formes différentes. Celle d’un produit bancaire (compte titre avec fiscalité PEA) la plus couramment utilisée, mais aussi celle d’un produit assurance (contrat de capitalisation avec enveloppe PEA).
Cette dernière peut avoir un grand intérêt notamment en terme de transmission mais limite considérablement le choix de supports disponibles.
Du point de vue de la gestion, avantage au compte titres.
Le saviez vous ?
Vous ne pouvez pas avoir 2 PEA !
La souscription de plusieurs PEA est rigoureusement interdite.
Un contribuable ne respectant pas cette condition risque de voir tous les avantages fiscaux acquis purement et simplement remis en question.
La tarification
De ce côté là, nous sommes sur des offres très similaires tant que l’on reste dans l’univers bancaires. Tout dépendra de l’utilisation qu’en fera l’épargnant. Mais que l’on soit sur un compte titre ordinaire ou un PEA, on se retrouve avec des choses comparables.
La seule ouverture que donne le PEA repose sur la possibilité d’utiliser le PEA assurance. Pour celles et ceux qui ne souhaitent investir que sur des OPCVM et produits collectifs (trackers…), cela peut avoir un intérêt majeur en terme de tarification. A vous d’évaluer tout cela avec votre conseiller.
Léger avantage eu PEA en terme de tarif.
Compte titre ou PEA : match nul ?
Pour le bilan sur chacun des critères, nous sommes sur un match nul 2 – 2 sur le thème PEA ou compte titre. On pourrait en déduire qu’il faudrait avoir les deux en portefeuille.
Mais il est important de prendre un élément de pondération en compte pouvant faire pencher la balance en faveur du PEA : la fiscalité. Parce que la fiscalité du PEA est stable dans le temps, nous conseillons à tous les contribuables dans la tranche matinale d’imposition (TMI) à 30% de privilégier le PEA.
Dans un passé proche (2013 à 2017), la fiscalité du compte titre était devenue dissuasive. Il faut toujours se méfier d’un retour éventuel d’un Président de la République normal au pouvoir. La fiscalité sur les personnes détenants du patrimoine est un sujet politiquement sensible dans notre pays…
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Aujourd’hui, j’aime mettre à profit mes compétences et mon passé d’Ingénieur patrimonial pour apporter de la pédagogie à un domaine qui en souffre cruellement. Car la gestion de patrimoine, c’est avant tout une relation de confiance entre le client et son conseil !